unzero zero moin huit sept double zero, un zero zero moin huit sept double zero o-o-ok o-o-o-ok ( izi ) jambes croisés deriere ton bureau tu m'écoute décroise les jambes doucement laisse couller quelques goutes tu sent que je suis dur que j'ai fais de la route Tu crois que je suis tendre mais tu a quelques doutes, En effet je suis un dingue, un

ACTE SECOND. Le théùtre reprĂ©sente la chambre d’Argan. ScĂšne I. CLÉANTE, TOINETTE. toinette, ne reconnoissant pas ClĂ©ante. Que demandez-vous, monsieur ? clĂ©ante. Ce que je demande ? toinette. Ah ! ah ! c’est vous ! Quelle surprise ! Que venez-vous faire cĂ©ans ? clĂ©ante. Savoir ma destinĂ©e, parler Ă  l’aimable AngĂ©lique, consulter les sentiments de son cƓur, et lui demander ses rĂ©solutions sur ce mariage fatal dont on m’a averti. toinette. Oui ; mais on ne parle pas comme cela de but en blanc Ă  AngĂ©lique il faut des mystĂšres, et l’on vous a dit l’étroite garde oĂč elle est retenue ; qu’on ne la laisse ni sortir, ni parler Ă  personne ; et que ce ne fut que la curiositĂ© d’une vieille tante qui nous fit accorder la libertĂ© d’aller Ă  cette comĂ©die, qui donna lieu Ă  la naissance de votre passion ; et nous nous sommes bien gardĂ©es de parler de cette aventure. clĂ©ante. Aussi ne viens-je pas ici comme ClĂ©ante, et sous l’apparence de son amant ; mais comme ami de son maĂźtre de musique, dont j’ai obtenu le pouvoir de dire qu’il m’envoie Ă  sa place. toinette. Voici son pĂšre. Retirez-vous un peu, et me laissez lui dire que vous ĂȘtes lĂ . ScĂšne II. ARGAN, TOINETTE. argan, se croyant seul, et sans voir Toinette. Monsieur Purgon m’a dit de me promener le matin, dans ma chambre, douze allĂ©es et douze venues ; mais j’ai oubliĂ© Ă  lui demander si c’est en long ou en large. toinette. Monsieur, voilĂ  un
 argan. Parle bas, pendarde ! tu viens m’ébranler tout le cerveau, et tu ne songes pas qu’il ne faut point parler si haut Ă  des malades. toinette. Je voulois vous dire, monsieur
 argan. Parle bas, te dis-je. toinette. Monsieur
 Elle fait semblant de parler. argan. HĂ© ? toinette. Je vous dis que
 Elle fait encore semblant de parler. argan. Qu’est-ce que tu dis ? toinette, haut. Je dis que voilĂ  un homme qui veut parler Ă  vous. argan. Qu’il vienne. Toinette fait signe Ă  ClĂ©ante d’avancer. ScĂšne III. ARGAN, CLÉANTE, TOINETTE. clĂ©ante. Monsieur
 toinette, Ă  ClĂ©ante. Ne parlez pas si haut, de peur d’ébranler le cerveau de monsieur. clĂ©ante. Monsieur, je suis ravi de vous trouver debout, et de voir que vous vous portez mieux. toinette, feignant d’ĂȘtre en colĂšre. Comment ! qu’il se porte mieux ! cela est faux. Monsieur se porte toujours mal. clĂ©ante. J’ai ouĂŻ dire que monsieur Ă©toit mieux ; et je lui trouve bon visage. toinette. Que voulez-vous dire avec votre bon visage ? Monsieur l’a fort mauvais ; et ce sont des impertinents qui vous ont dit qu’il Ă©toit mieux. Il ne s’est jamais si mal portĂ©. argan. Elle a raison. toinette. Il marche, dort, mange et boit tout comme les autres ; mais cela n’empĂȘche pas qu’il ne soit fort malade. argan. Cela est vrai. clĂ©ante. Monsieur, j’en suis au dĂ©sespoir. Je viens de la part du maĂźtre Ă  chanter de mademoiselle votre fille ; il s’est vu obligĂ© d’aller Ă  la campagne pour quelques jours ; et, comme son ami intime, il m’envoie Ă  sa place pour lui continuer ses leçons, de peur qu’en les interrompant, elle ne vĂźnt Ă  oublier ce qu’elle sait dĂ©jĂ . argan. Fort bien. À Toinette. Appelez AngĂ©lique. toinette. Je crois, monsieur, qu’il sera mieux de mener monsieur Ă  sa chambre. argan. Non. Faites-la venir. toinette. Il ne pourra lui donner leçon comme il faut, s’ils ne sont en particulier. argan. Si fait, si fait. toinette. Monsieur, cela ne fera que vous Ă©tourdir ; et il ne faut rien pour vous Ă©mouvoir en l’état oĂč vous ĂȘtes, et vous Ă©branler le cerveau. argan. Point, point j’aime la musique ; et je serai bien aise de
 Ah ! la voici. À Toinette. Allez-vous-en voir, vous, si ma femme est habillĂ©e. ScĂšne IV. ARGAN, ANGÉLIQUE, CLÉANTE. argan. Venez, ma fille. Votre maĂźtre de musique est allĂ© aux champs ; et voilĂ  une personne qu’il envoie Ă  sa place pour vous montrer. angĂ©lique, reconnoissant ClĂ©ante. Ah ciel ! argan. Qu’est-ce ? D’oĂč vient cette surprise ? angĂ©lique. C’est
 argan. Quoi ! qui vous Ă©meut de la sorte ? angĂ©lique. C’est, mon pĂšre, une aventure surprenante qui se rencontre ici. argan. Comment ? angĂ©lique. J’ai songĂ© cette nuit que j’étois dans le plus grand embarras du monde, et qu’une personne, faite tout comme monsieur, s’est prĂ©sentĂ©e Ă  moi, Ă  qui j’ai demandĂ© secours, et qui m’est venue tirer de la peine oĂč j’étois ; et ma surprise a Ă©tĂ© grande de voir inopinĂ©ment, en arrivant ici, ce que j’ai eu dans l’idĂ©e toute la nuit. clĂ©ante. Ce n’est pas ĂȘtre malheureux que d’occuper votre pensĂ©e, soit en dormant, soit en veillant ; et mon bonheur seroit grand sans doute, si vous Ă©tiez dans quelque peine dont vous me jugeassiez digne de vous tirer, et il n’y a rien que je ne fisse pour
 ScĂšne V. ARGAN, ANGÉLIQUE, CLÉANTE, TOINETTE. toinette, Ă  Argan. Ma foi, monsieur, je suis pour vous maintenant ; et je me dĂ©dis de tout ce que je disois hier. Voici monsieur Diafoirus le pĂšre et monsieur Diafoirus le fils, qui viennent vous rendre visite. Que vous serez bien engendrĂ©[1] ! Vous allez voir le garçon le mieux fait du monde, et le plus spirituel. Il n’a dit que deux mots, qui m’ont ravie ; et votre fille va ĂȘtre charmĂ©e de lui. argan, Ă  ClĂ©ante, qui feint de vouloir s’en aller. Ne vous en allez point, monsieur. C’est que je marie ma fille ; et voilĂ  qu’on lui amĂšne son prĂ©tendu mari, qu’elle n’a point encore vu. clĂ©ante. C’est m’honorer beaucoup, monsieur, de vouloir que je sois tĂ©moin d’une entrevue si agrĂ©able. argan. C’est le fils d’un habile mĂ©decin ; et le mariage se fera dans quatre jours. clĂ©ante. Fort bien. argan. Mandez-le un peu Ă  son maĂźtre de musique, afin qu’il se trouve Ă  la noce. clĂ©ante. Je n’y manquerai pas. argan. Je vous y prie aussi. clĂ©ante. Vous me faites beaucoup d’honneur. argan. Allons, qu’on se range les voici. ScĂšne VI. MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, ARGAN, ANGÉLIQUE, CLÉANTE, TOINETTE, LAQUAIS. argan, mettant la main Ă  son bonnet, sans l’îter. Monsieur Purgon, monsieur, m’a dĂ©fendu de dĂ©couvrir ma tĂȘte. Vous ĂȘtes du mĂ©tier vous savez les consĂ©quences. monsieur diafoirus. Nous sommes dans toutes nos visites pour porter secours aux malades, et non pour leur porter de l’incommoditĂ©. Argan et monsieur Diafoirus parlent en mĂȘme temps. argan. Je reçois, monsieur, monsieur diafoirus. Nous venons ici, monsieur, argan. Avec beaucoup de joie, monsieur diafoirus. Mon fils Thomas et moi, argan. L’honneur que vous me faites, monsieur diafoirus. Vous tĂ©moigner, monsieur, argan. Et j’aurois souhaité  monsieur diafoirus. Le ravissement oĂč nous sommes
 argan. De pouvoir aller chez vous
 monsieur diafoirus. De la grace que vous nous faites
 argan. Pour vous en assurer. monsieur diafoirus. De vouloir bien nous recevoir
 argan. Mais vous savez, monsieur
 monsieur diafoirus. Dans l’honneur, monsieur, argan. Ce que c’est qu’un pauvre malade, monsieur diafoirus. De votre alliance ; argan. Qui ne peut faire autre chose
 monsieur diafoirus. Et vous assurer
 argan. Que de vous dire ici
 monsieur diafoirus. Que, dans les choses qui dĂ©pendront de notre mĂ©tier argan. Qu’il cherchera toutes les occasions monsieur diafoirus. De mĂȘme qu’en toute autre, argan. De vous faire connoĂźtre, monsieur, monsieur diafoirus. Nous serons toujours prĂȘts, monsieur, argan. Qu’il est tout Ă  votre service. monsieur diafoirus. À vous tĂ©moigner notre zĂšle. À son fils. Allons, Thomas, avancez. Faites vos compliments. thomas diafoirus, Ă  monsieur Diafoirus[2]. N’est-ce pas par le pĂšre qu’il convient de commencer ? monsieur diafoirus. Oui. thomas diafoirus, Ă  Argan. Monsieur, je viens saluer, reconnoĂźtre, chĂ©rir et rĂ©vĂ©rer en vous un second pĂšre, mais un second pĂšre auquel j’ose dire que je me trouve plus redevable qu’au premier. Le premier m’a engendrĂ© ; mais vous m’avez choisi. Il m’a reçu par nĂ©cessitĂ© ; mais vous m’avez acceptĂ© par grace[3]. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps ; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volontĂ© ; et, d’autant plus que les facultĂ©s spirituelles sont au-dessus des corporelles, d’autant plus je vous dois, et d’autant plus je tiens prĂ©cieuse cette future filiation, dont je viens aujourd’hui vous rendre, par avance, les trĂšs humbles et trĂšs respectueux hommages. toinette. Vivent les collĂšges d’oĂč l’on sort si habile homme ! thomas diafoirus, Ă  Monsieur Diafoirus. Cela a-t-il bien Ă©tĂ©, mon pĂšre ? monsieur diafoirus. Optime. argan, Ă  AngĂ©lique. Allons, saluez monsieur. thomas diafoirus, Ă  monsieur Diafoirus. Baiserai-je[4] ? monsieur diafoirus. Oui, oui. thomas diafoirus, Ă  AngĂ©lique. Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concĂ©dĂ© le nom de belle-mĂšre, puisque l’on
 argan, Ă  Thomas Diafoirus. Ce n’est pas ma femme, c’est ma fille Ă  qui vous parlez. thomas diafoirus. OĂč donc est-elle ? argan. Elle va venir. thomas diafoirus. Attendrai-je, mon pĂšre, qu’elle soit venue ? monsieur diafoirus. Faites toujours le compliment de mademoiselle. thomas diafoirus. Mademoiselle, ne plus ne moins que la statue de Memnon rendoit un son harmonieux lorsqu’elle venoit Ă  ĂȘtre Ă©clairĂ©e des rayons du soleil, tout de mĂȘme me sens-je animĂ© d’un doux transport Ă  l’apparition du soleil de vos beautĂ©s[5] ; et, comme les naturalistes remarquent que la fleur nommĂ©e hĂ©liotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cƓur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pĂŽle unique. Souffrez donc, mademoiselle, que j’appende aujourd’hui Ă  l’autel de vos charmes l’offrande de ce cƓur qui ne respire et n’ambitionne autre gloire que d’ĂȘtre toute sa vie, mademoiselle, votre trĂšs humble, trĂšs obĂ©issant, et trĂšs fidĂšle serviteur et mari. toinette. VoilĂ  ce que c’est que d’étudier ! on apprend Ă  dire de belles choses. argan, Ă  ClĂ©ante. HĂ© ! que dites-vous de cela ? clĂ©ante. Que monsieur fait merveilles, et que, s’il est aussi bon mĂ©decin qu’il est bon orateur, il y aura plaisir Ă  ĂȘtre de ses malades. toinette. AssurĂ©ment. Ce sera quelque chose d’admirable, s’il fait d’aussi belles cures qu’il fait de beaux discours. argan. Allons, vite, ma chaise, et des siĂšges Ă  tout le monde. Des laquais donnent des siĂšges. Mettez-vous lĂ , ma fille. À monsieur Diafoirus. Vous voyez, monsieur, que tout le monde admire monsieur votre fils ; et je vous trouve bien heureux de vous voir un garçon comme cela. monsieur diafoirus. Monsieur, ce n’est pas parceque je suis son pĂšre ; mais je puis dire que j’ai sujet d’ĂȘtre content de lui, et que tous ceux qui le voient en parlent comme d’un garçon qui n’a point de mĂ©chancetĂ©. Il n’a jamais eu l’imagination bien vive, ni ce feu d’esprit qu’on remarque dans quelques-uns ; mais c’est par lĂ  que j’ai toujours bien augurĂ© de sa judiciaire, qualitĂ© requise pour l’exercice de notre art. Lorsqu’il Ă©toit petit, il n’a jamais Ă©tĂ© ce qu’on appelle miĂšvre et Ă©veillĂ©. On le voyoit toujours doux, paisible et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais Ă  tous ces petits jeux que l’on nomme enfantins. On eut toutes les peines du monde Ă  lui apprendre Ă  lire ; et il avoit neuf ans, qu’il ne connoissoit pas encore ses lettres. Bon, disois-je en moi-mĂȘme les arbres tardifs sont ceux qui portent les meilleurs fruits. On grave sur le marbre bien plus malaisĂ©ment que sur le sable ; mais les choses y sont conservĂ©es bien plus longtemps ; et cette lenteur Ă  comprendre, cette pesanteur d’imagination, est la marque d’un bon jugement Ă  venir. Lorsque je l’envoyai au collĂšge, il trouva de la peine ; mais il se roidissoit contre les difficultĂ©s ; et ses rĂ©gents se louoient toujours Ă  moi de son assiduitĂ© et de son travail. Enfin, Ă  force de battre le fer, il en est venu glorieusement Ă  avoir ses licences ; et je puis dire, sans vanitĂ©, que, depuis deux ans qu’il est sur les bancs, il n’y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre Ă©cole. Il s’y est rendu redoutable ; et il ne s’y passe point d’acte oĂč il n’aille argumenter Ă  outrance pour la proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne dĂ©mord jamais de son opinion, et poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la logique. Mais, sur toute chose, ce qui me plaĂźt en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglĂ©ment aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni Ă©couter les raisons et les expĂ©riences des prĂ©tendues dĂ©couvertes de notre siĂšcle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de mĂȘme farine. thomas diafoirus, tirant de sa poche une grande thĂšse roulĂ©e, qu’il prĂ©sente Ă  AngĂ©lique. J’ai, contre les circulateurs, soutenu une thĂšse, qu’avec la permission saluant Argan de monsieur, j’ose prĂ©senter Ă  mademoiselle, comme un hommage que je lui dois des prĂ©mices de mon esprit. angĂ©lique. Monsieur, c’est pour moi un meuble inutile, et je ne me connois pas Ă  ces choses-lĂ . toinette, prenant la thĂšse. Donnez, donnez. Elle est toujours bonne Ă  prendre pour l’image cela servira Ă  parer notre chambre. thomas diafoirus, saluant encore Argan. Avec la permission aussi de monsieur, je vous invite Ă  venir voir, l’un de ces jours, pour vous divertir, la dissection d’une femme, sur quoi je dois raisonner[6]. toinette. Le divertissement sera agrĂ©able. Il y en a qui donnent la comĂ©die Ă  leurs maĂźtresses ; mais donner une dissection est quelque chose de plus galant. monsieur diafoirus. Au reste, pour ce qui est des qualitĂ©s requises pour le mariage et la propagation, je vous assure que, selon les rĂšgles de nos docteurs, il est tel qu’on le peut souhaiter ; qu’il possĂšde en un degrĂ© louable la vertu prolifique, et qu’il est du tempĂ©rament qu’il faut pour engendrer et procrĂ©er des enfants bien conditionnĂ©s. argan. N’est-ce pas votre intention, monsieur, de le pousser Ă  la cour, et d’y mĂ©nager pour lui une charge de mĂ©decin ? monsieur diafoirus. À vous en parler franchement, notre mĂ©tier auprĂšs des grands ne m’a jamais paru agrĂ©able ; et j’ai toujours trouvĂ© qu’il valoit mieux pour nous autres demeurer au public. Le public est commode. Vous n’avez Ă  rĂ©pondre de vos actions Ă  personne ; et, pourvu que l’on suive le courant des rĂšgles de l’art, on ne se met point en peine de tout ce qui peut arriver. Mais ce qu’il y a de fĂącheux auprĂšs des grands, c’est que, quand ils viennent Ă  ĂȘtre malades, ils veulent absolument que leurs mĂ©decins les guĂ©rissent. toinette. Cela est plaisant ! et ils sont bien impertinents de vouloir que, vous autres messieurs, vous les guĂ©rissiez. Vous n’ĂȘtes point auprĂšs d’eux pour cela ; vous n’y ĂȘtes que pour recevoir vos pensions et leur ordonner des remĂšdes ; c’est Ă  eux Ă  guĂ©rir s’ils peuvent. monsieur diafoirus. Cela est vrai. On n’est obligĂ© qu’à traiter les gens dans les formes. argan, Ă  ClĂ©ante. Monsieur, faites un peu chanter ma fille devant la compagnie. clĂ©ante. J’attendois vos ordres, monsieur ; et il m’est venu en pensĂ©e, pour divertir la compagnie, de chanter avec mademoiselle une scĂšne d’un petit opĂ©ra qu’on a fait depuis peu. À AngĂ©lique, lui donnant un papier. Tenez, voilĂ  votre partie. angĂ©lique. Moi ? clĂ©ante, bas, Ă  AngĂ©lique. Ne vous dĂ©fendez point, s’il vous plaĂźt, et me laissez vous faire comprendre ce que c’est que la scĂšne que nous devons chanter. Haut. Je n’ai pas une voix Ă  chanter ; mais ici il suffit que je me fasse entendre ; et l’on aura la bontĂ© de m’excuser, par la nĂ©cessitĂ© oĂč je me trouve de faire chanter mademoiselle[7]. argan. Les vers en sont-ils beaux ? clĂ©ante. C’est proprement ici un petit opĂ©ra impromptu ; et vous n’allez entendre chanter que de la prose cadencĂ©e, ou des maniĂšres de vers libres, tels que la passion et la nĂ©cessitĂ© peuvent faire trouver Ă  deux personnes qui disent les choses d’eux-mĂȘmes, et parlent sur-le-champ. argan. Fort bien. Écoutons. clĂ©ante. Voici le sujet de la scĂšne. Un berger Ă©toit attentif aux beautĂ©s d’un spectacle qui ne faisoit que de commencer, lorsqu’il fut tirĂ© de son attention par un bruit qu’il entendit Ă  ses cĂŽtĂ©s. Il se retourne, et voit un brutal qui, de paroles insolentes, maltraitoit une bergĂšre. D’abord il prend les intĂ©rĂȘts d’un sexe Ă  qui tous les hommes doivent hommage ; et, aprĂšs avoir donnĂ© au brutal le chĂątiment de son insolence, il vient Ă  la bergĂšre, et voit une jeune personne qui, des deux plus beaux yeux qu’il eĂ»t jamais vus, versoit des larmes qu’il trouva les plus belles du monde. HĂ©las ! dit-il en lui-mĂȘme, est-on capable d’outrager une personne si aimable ! Et quel inhumain, quel barbare ne seroit touchĂ© par de telles larmes ? Il prend soin de les arrĂȘter, ces larmes qu’il trouve si belles ; et l’aimable bergĂšre prend soin, en mĂȘme temps, de le remercier de son lĂ©ger service, mais d’une maniĂšre si charmante, si tendre et si passionnĂ©e, que le berger n’y peut rĂ©sister ; et chaque mot, chaque regard, est un trait plein de flamme dont son cƓur se sent pĂ©nĂ©trĂ©. Est-il, disoit-il, quelque chose qui puisse mĂ©riter les aimables paroles d’un tel remercĂźment ? Et que ne voudroit-on pas faire, Ă  quels services, Ă  quels dangers ne seroit-on pas ravi de courir, pour s’attirer un seul moment, des touchantes douceurs d’une ame si reconnoissante ? Tout le spectacle passe sans qu’il y donne aucune attention ; mais il se plaint qu’il est trop court, parcequ’en finissant il le sĂ©pare de son adorable bergĂšre ; et, de cette premiĂšre vue, de ce premier moment, il emporte chez lui tout ce qu’un amour de plusieurs annĂ©es peut avoir de plus violent. Le voilĂ  aussitĂŽt Ă  sentir tous les maux de l’absence, et il est tourmentĂ© de ne plus voir ce qu’il a si peu vu. Il fait tout ce qu’il peut pour se redonner cette vue, dont il conserve nuit et jour une si chĂšre idĂ©e ; mais la grande contrainte oĂč l’on tient sa bergĂšre lui en ĂŽte tous les moyens. La violence de sa passion le fait rĂ©soudre Ă  demander en mariage l’adorable beautĂ© sans laquelle il ne peut plus vivre ; et il en obtient d’elle la permission, par un billet qu’il a l’adresse de lui faire tenir. Mais, dans le mĂȘme temps, on l’avertit que le pĂšre de cette belle a conclu son mariage avec un autre, et que tout se dispose pour en cĂ©lĂ©brer la cĂ©rĂ©monie. Jugez quelle atteinte cruelle au cƓur de ce triste berger ! Le voilĂ  accablĂ© d’une mortelle douleur ; il ne peut souffrir l’effroyable idĂ©e de voir tout ce qu’il aime entre les bras d’un autre ; et son amour, au dĂ©sespoir, lui fait trouver moyen de s’introduire dans la maison de sa bergĂšre pour apprendre ses sentiments, et savoir d’elle la destinĂ©e Ă  laquelle il doit se rĂ©soudre. Il y rencontre les apprĂȘts de tout ce qu’il craint ; il y voit venir l’indigne rival que le caprice d’un pĂšre oppose aux tendresses de son amour ; il le voit triomphant, ce rival ridicule, auprĂšs de l’aimable bergĂšre, ainsi qu’auprĂšs d’une conquĂȘte qui lui est assurĂ©e ; et cette vue le remplit d’une colĂšre dont il a peine Ă  se rendre le maĂźtre. Il jette de douloureux regards sur celle qu’il adore ; et son respect et la prĂ©sence de son pĂšre l’empĂȘchent de lui rien dire que des yeux. Mais enfin il force toute contrainte, et le transport de son amour l’oblige Ă  lui parler ainsi Il chante. Belle Philis, c’est trop, c’est trop souffrir ; Rompons ce dur silence, et m’ouvrez vos pensĂ©es. Apprenez-moi ma destinĂ©e Faut-il vivre ? Faut-il mourir ? angĂ©lique, en chantant. Vous me voyez, Tircis, triste et mĂ©lancolique, Aux apprĂȘts de l’hymen dont vous vous alarmez Je lĂšve au ciel les yeux, je vous regarde, je soupire C’est vous en dire assez. argan. Ouais ! je ne croyois pas que ma fille fĂ»t si habile, que de chanter ainsi Ă  livre ouvert, sans hĂ©siter. clĂ©ante. HĂ©las ! belle Philis, Se pourroit-il que l’amoureux Tircis EĂ»t assez de bonheur Pour avoir quelque place dans votre cƓur ? angĂ©lique. Je ne m’en dĂ©fends point dans cette peine extrĂȘme Oui, Tircis, je vous aime. clĂ©ante. Ô parole pleine d’appas ! Ai-je bien entendu ? HĂ©las ! Redites-la, Philis ; que je n’en doute pas. angĂ©lique. Oui, Tircis, je vous aime. clĂ©ante. De grace, encor, Philis ! angĂ©lique. Je vous aime. clĂ©ante. Recommencez cent fois ; ne vous en lassez pas. angĂ©lique. Je vous aime, je vous aime ; Oui, Tircis, je vous aime. clĂ©ante. Dieux, rois, qui sous vos pieds regardez tout le monde, Pouvez-vous comparer votre bonheur au mien ? Mais, Philis, une pensĂ©e Vient troubler ce doux transport. Un rival, un rival
 angĂ©lique. Ah ! je le hais plus que la mort ; Et sa prĂ©sence, ainsi qu’à vous, M’est un cruel supplice. clĂ©ante. Mais un pĂšre Ă  ses vƓux vous veut assujettir. angĂ©lique. PlutĂŽt, plutĂŽt mourir, Que de jamais y consentir ; PlutĂŽt, plutĂŽt mourir, plutĂŽt mourir ! argan. Et que dit le pĂšre Ă  tout cela ? clĂ©ante. Il ne dit rien. argan. VoilĂ  un sot pĂšre que ce pĂšre-lĂ , de souffrir toutes ces sottises-lĂ  sans rien dire ! clĂ©ante, voulant continuer Ă  chanter. Ah ! mon amour
 argan. Non, non ; en voilĂ  assez. Cette comĂ©die-lĂ  est de fort mauvais exemple. Le berger Tircis est un impertinent, et la bergĂšre Philis une impudente de parler de la sorte devant son pĂšre. À AngĂ©lique. Montrez-moi ce papier. Ah ! ah ! oĂč sont donc les paroles que vous avez dites ? Il n’y a lĂ  que de la musique Ă©crite. clĂ©ante. Est-ce que vous ne savez pas, monsieur, qu’on a trouvĂ©, depuis peu, l’invention d’écrire les paroles avec les notes mĂȘmes ? argan. Fort bien. Je suis votre serviteur, monsieur ; jusqu’au revoir. Nous nous serions bien passĂ©s de votre impertinent d’opĂ©ra. clĂ©ante. J’ai cru vous divertir. argan. Les sottises ne divertissent point. Ah ! voici ma femme. ScĂšne VII. BÉLINE, ARGAN, ANGÉLIQUE, MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, TOINETTE. argan. M’amour, voilĂ  le fils de monsieur Diafoirus. thomas diafoirus. Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concĂ©dĂ© le nom de belle-mĂšre, puisque l’on voit sur votre visage
 bĂ©line. Monsieur, je suis ravie d’ĂȘtre venue ici Ă  propos, pour avoir l’honneur de vous voir. thomas diafoirus. Puisque l’on voit sur votre visage
 puisque l’on voit sur votre visage
 Madame, vous m’avez interrompu dans le milieu de ma pĂ©riode, et cela m’a troublĂ© la mĂ©moire. monsieur diafoirus. Thomas, rĂ©servez cela pour une autre fois. argan. Je voudrois, ma mie, que vous eussiez Ă©tĂ© ici tantĂŽt. toinette. Ah ! madame, vous avez bien perdu de n’avoir point Ă©tĂ© au second pĂšre, Ă  la statue de Memnon, et Ă  la fleur nommĂ©e hĂ©liotrope. argan. Allons, ma fille, touchez dans la main de monsieur, et lui donnez votre foi, comme Ă  votre mari. angĂ©lique. Mon pĂšre ! argan. HĂ© bien ! mon pĂšre ! Qu’est-ce que cela veut dire ? angĂ©lique. De grace, ne prĂ©cipitez pas les choses. Donnez-nous au moins le temps de nous connoĂźtre, et de voir naĂźtre en nous, l’un pour l’autre, cette inclination si nĂ©cessaire Ă  composer une union parfaite. thomas diafoirus. Quant Ă  moi, mademoiselle, elle est dĂ©jĂ  toute nĂ©e en moi ; et je n’ai pas besoin d’attendre davantage. angĂ©lique. Si vous ĂȘtes si prompt, monsieur, il n’en est pas de mĂȘme de moi ; et je vous avoue que votre mĂ©rite n’a pas encore assez fait d’impression dans mon ame. argan. Oh ! bien, bien ; cela aura tout le loisir de se faire quand vous serez mariĂ©s ensemble. angĂ©lique. HĂ© ! mon pĂšre, donnez-moi du temps, je vous prie. Le mariage est une chaĂźne oĂč l’on ne doit jamais soumettre un cƓur par force ; et, si monsieur est honnĂȘte homme, il ne doit point vouloir accepter une personne qui seroit Ă  lui par contrainte. thomas diafoirus. Nego consequentiam, mademoiselle ; et je puis ĂȘtre honnĂȘte homme, et vouloir bien vous accepter des mains de monsieur votre pĂšre. angĂ©lique. C’est un mĂ©chant moyen de se faire aimer de quelqu’un, que de lui faire violence. thomas diafoirus. Nous lisons des anciens, mademoiselle, que leur coutume Ă©toit d’enlever par force, de la maison des pĂšres, les filles qu’on menoit marier, afin qu’il ne semblĂąt pas que ce fĂ»t de leur consentement qu’elles convoloient dans les bras d’un homme. angĂ©lique. Les anciens, monsieur, sont les anciens ; et nous sommes les gens de maintenant. Les grimaces ne sont point nĂ©cessaires dans notre siĂšcle ; et, quand un mariage nous plaĂźt, nous savons fort bien y aller, sans qu’on nous y traĂźne. Donnez-vous patience ; si vous m’aimez, monsieur, vous devez vouloir tout ce que je veux. thomas diafoirus. Oui, mademoiselle, jusqu’aux intĂ©rĂȘts de mon amour exclusivement. angĂ©lique. Mais la grande marque d’amour, c’est d’ĂȘtre soumis aux volontĂ©s de celle qu’on aime. thomas diafoirus. Distinguo, mademoiselle. Dans ce qui ne regarde point sa possession, concedo ; mais dans ce qui la regarde, nego. toinette, Ă  AngĂ©lique. Vous avez beau raisonner. Monsieur est frais Ă©moulu du collĂšge ; et il vous donnera toujours votre reste. Pourquoi tant rĂ©sister, et refuser la gloire d’ĂȘtre attachĂ©e au corps de la FacultĂ© ? bĂ©line. Elle a peut-ĂȘtre quelque inclination en tĂȘte. angĂ©lique. Si j’en avois, madame, elle seroit telle que la raison et l’honnĂȘtetĂ© pourroient me la permettre. argan. Ouais ! je joue ici un plaisant personnage ! bĂ©line. Si j’étois que de vous, mon fils, je ne la forcerois point Ă  se marier ; et je sais bien ce que je ferois. angĂ©lique. Je sais, madame, ce que vous voulez dire, et les bontĂ©s que vous avez pour moi ; mais peut-ĂȘtre que vos conseils ne seront pas assez heureux pour ĂȘtre exĂ©cutĂ©s. bĂ©line. C’est que les filles bien sages et bien honnĂȘtes, comme vous, se moquent d’ĂȘtre obĂ©issantes et soumises aux volontĂ©s de leurs pĂšres. Cela Ă©toit bon autrefois. angĂ©lique. Le devoir d’une fille a des bornes, madame ; et la raison et les lois ne l’étendent point Ă  toutes sortes de choses. bĂ©line. C’est-Ă -dire que vos pensĂ©es ne sont que pour le mariage ; mais vous voulez choisir un Ă©poux Ă  votre fantaisie. angĂ©lique. Si mon pĂšre ne veut pas me donner un mari qui me plaise, je le conjurerai, au moins, de ne me point forcer Ă  en Ă©pouser un que je ne puisse pas aimer. argan. Messieurs, je vous demande pardon de tout ceci. angĂ©lique. Chacun a son but en se mariant. Pour moi, qui ne veux un mari que pour l’aimer vĂ©ritablement, et qui prĂ©tends en faire tout l’attachement de ma vie, je vous avoue que j’y cherche quelque prĂ©caution. Il y en a d’aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents, et se mettre en Ă©tat de faire tout ce qu’elles voudront. Il y en a d’autres, madame, qui font du mariage un commerce de pur intĂ©rĂȘt ; qui ne se marient que pour gagner des douaires, que pour s’enrichir par la mort de ceux qu’elles Ă©pousent, et courent sans scrupules de mari en mari, pour s’approprier leurs dĂ©pouilles. Ces personnes-lĂ , Ă  la vĂ©ritĂ©, n’y cherchent pas tant de façons, et regardent peu Ă  la personne. bĂ©line. Je vous trouve aujourd’hui bien raisonnante, et je voudrois bien savoir ce que vous voulez dire par lĂ . angĂ©lique. Moi, madame ? Que voudrois-je dire que ce que je dis ? bĂ©line. Vous ĂȘtes si sotte, ma mie, qu’on ne sauroit plus vous souffrir. angĂ©lique. Vous voudriez bien, madame, m’obliger Ă  vous rĂ©pondre quelque impertinence ; mais je vous avertis que vous n’aurez pas cet avantage. bĂ©line. Il n’est rien d’égal Ă  votre insolence. angĂ©lique. Non, madame, vous avez beau dire. bĂ©line. Et vous avez un ridicule orgueil, une impertinente prĂ©somption qui fait hausser les Ă©paules Ă  tout le monde. angĂ©lique. Tout cela, madame, ne servira de rien. Je serai sage en dĂ©pit de vous ; et, pour vous ĂŽter l’espĂ©rance de pouvoir rĂ©ussir dans ce que vous voulez, je vais m’îter de votre vue. ScĂšne VIII. ARGAN, BÉLINE, MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, TOINETTE. argan, Ă  AngĂ©lique, qui sort. Écoute. Il n’y a point de milieu Ă  cela choisis d’épouser dans quatre jours ou monsieur, ou un couvent. À BĂ©line. Ne vous mettez pas en peine je la rangerai bien. bĂ©line. Je suis fĂąchĂ©e de vous quitter, mon fils ; mais j’ai une affaire en ville, dont je ne puis me dispenser. Je reviendrai bientĂŽt. argan. Allez, m’amour ; et passez chez votre notaire, afin qu’il expĂ©die ce que vous savez. bĂ©line. Adieu, mon petit ami. argan. Adieu, ma mie. ScĂšne IX. ARGAN, MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, TOINETTE. argan. VoilĂ  une femme qui m’aime
 cela n’est pas croyable. monsieur diafoirus. Nous allons, monsieur, prendre congĂ© de vous. argan. Je vous prie, monsieur, de me dire un peu comment je suis. monsieur diafoirus, tĂątant le pouls d’Argan. Allons, Thomas, prenez l’autre bras de monsieur, pour voir si vous saurez porter un bon jugement de son pouls. Quid dicis ? thomas diafoirus. Dico que le pouls de monsieur est le pouls d’un homme qui ne se porte point bien. monsieur diafoirus. Bon. thomas diafoirus. Qu’il est duriuscule, pour ne pas dire dur. monsieur diafoirus. Fort bien. thomas diafoirus. Repoussant. monsieur diafoirus. Bene. thomas diafoirus. Et mĂȘme un peu caprisant. monsieur diafoirus. Optime. thomas diafoirus. Ce qui marque une intempĂ©rie dans le parenchyme splĂ©nique, c’est-Ă -dire la rate. monsieur diafoirus. Fort bien. argan. Non monsieur Purgon dit que c’est mon foie qui est malade. monsieur diafoirus. Eh oui qui dit parenchyme dit l’un et l’autre, Ă  cause de l’étroite sympathie qu’ils ont ensemble par le moyen du vas breve, du pylore, et souvent des mĂ©ats cholidoques. Il vous ordonne sans doute de manger force rĂŽti. argan. Non ; rien que du bouilli. monsieur diafoirus. Eh oui rĂŽti, bouilli, mĂȘme chose. Il vous ordonne fort prudemment, et vous ne pouvez ĂȘtre entre de meilleures mains. argan. Monsieur, combien est-ce qu’il faut mettre de grains de sel dans un Ɠuf ? monsieur diafoirus. Six, huit, dix, par les nombres pairs, comme dans les mĂ©dicaments, par les nombres impairs. argan. Jusqu’au revoir, monsieur. ScĂšne X. BÉLINE, ARGAN. bĂ©line. Je viens, mon fils, avant que de sortir, vous donner avis d’une chose, Ă  laquelle il faut que vous preniez garde. En passant par devant la chambre d’AngĂ©lique, j’ai vu un jeune homme avec elle qui s’est sauvĂ© d’abord qu’il m’a vue. argan. Un jeune homme avec ma fille ! bĂ©line. Oui. Votre petite fille Louison Ă©toit avec eux, qui pourra vous en dire des nouvelles. argan. Envoyez-la ici, m’amour, envoyez-la ici. Ah ! l’effrontĂ©e ! Seul. Je ne m’étonne plus de sa rĂ©sistance. ScĂšne XI. ARGAN, LOUISON. louison. Qu’est-ce que vous voulez, mon papa ? ma belle-maman m’a dit que vous me demandez. argan. Oui. Venez çà. Avancez lĂ . Tournez-vous. Levez les yeux. Regardez-moi. HĂ© ? louison. Quoi, mon papa ? argan. LĂ . louison. Quoi ? argan. N’avez-vous rien Ă  me dire ? louison. Je vous dirai, si vous voulez, pour vous dĂ©sennuyer, le conte de Peau d’Âne, ou bien la fable du Corbeau et du Renard, qu’on m’a apprise depuis peu[8]. argan. Ce n’est pas lĂ  ce que je demande. louison. Quoi donc ? argan. Ah ! rusĂ©e, vous savez bien ce que je veux dire ! louison. Pardonnez-moi, mon papa. argan. Est-ce lĂ  comme vous m’obĂ©issez ? louison. Quoi ? argan. Ne vous ai-je pas recommandĂ© de me venir dire d’abord tout ce que vous voyez ? louison. Oui, mon papa. argan. L’avez-vous fait ? louison. Oui, mon papa. Je vous suis venue dire tout ce que j’ai vu. argan. Et n’avez-vous rien vu aujourd’hui ? louison. Non, mon papa. argan. Non ? louison. Non, mon papa. argan. AssurĂ©ment ? louison. AssurĂ©ment. argan. Oh çà, je m’en vais vous faire voir quelque chose, moi. louison, voyant une poignĂ©e de verges qu’Argan a Ă©tĂ© prendre. Ah ! mon papa ! argan. Ah ! ah ! petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sƓur ! louison, pleurant. Mon papa ! argan, prenant Louison par le bras. Voici qui vous apprendra Ă  mentir. louison, se jetant Ă  genoux. Ah ! mon papa, je vous demande pardon. C’est que ma sƓur m’avoit dit de ne pas vous le dire ; mais je m’en vais vous dire tout. argan. Il faut premiĂšrement que vous ayez le fouet pour avoir menti. Puis aprĂšs nous verrons au reste. louison. Pardon, mon papa. argan. Non, non. louison. Mon pauvre papa, ne me donnez pas le fouet. argan. Vous l’aurez. louison. Au nom de Dieu, mon papa, que je ne l’aie pas ! argan, voulant la fouetter. Allons, allons. louison. Ah ! mon papa, vous m’avez blessĂ©e. Attendez je suis morte. Elle contrefait la morte. argan. HolĂ  ! Qu’est-ce lĂ  ? Louison, Louison ! Ah ! mon Dieu ! Louison ! Ah ! ma fille ! Ah ! malheureux ! ma pauvre fille est morte ! Qu’ai-je fait, misĂ©rable ! Ah ! chiennes de verges ! La peste soit des verges ! Ah ! ma pauvre fille, ma pauvre petite Louison ! louison. LĂ , lĂ , mon papa, ne pleurez point tant je ne suis pas morte tout Ă  fait. argan. Voyez-vous la petite rusĂ©e ? Oh çà, çà, je vous pardonne pour cette fois-ci, pourvu que vous me disiez bien tout. louison. Oh ! oui, mon papa. argan. Prenez-y bien garde, au moins ; car voilĂ  un petit doigt qui sait tout, et qui me dira si vous mentez. louison. Mais, mon papa, ne dites pas Ă  ma sƓur que je vous l’ai dit. argan. Non, non. louison, aprĂšs avoir Ă©coutĂ© si personne n’écoute. C’est, mon papa, qu’il est venu un homme dans la chambre de ma sƓur comme j’y Ă©tois. argan. HĂ© bien ? louison. Je lui ai demandĂ© ce qu’il demandoit, et il m’a dit qu’il Ă©toit son maĂźtre Ă  chanter. argan, Ă  part. Hom ! hom ! voilĂ  l’affaire. À Louison. HĂ© bien ? louison. Ma sƓur est venue aprĂšs. argan. HĂ© bien ? louison. Elle lui a dit Sortez, sortez, sortez. Mon Dieu, sortez ; vous me mettez au dĂ©sespoir. argan. HĂ© bien ? louison. Et lui, il ne vouloit pas sortir. argan. Qu’est-ce qu’il lui disoit ? louison. Il lui disoit je ne sais combien de choses. argan. Et quoi encore ? louison. Il lui disoit tout-ci, tout-ça, qu’il l’aimoit bien, et qu’elle Ă©toit la plus belle du monde. argan. Et puis aprĂšs ? louison. Et puis aprĂšs, il se mettoit Ă  genoux devant elle. argan. Et puis aprĂšs ? louison. Et puis aprĂšs, il lui baisoit les mains. argan. Et puis aprĂšs ? louison. Et puis aprĂšs, ma belle-maman est venue Ă  la porte, et il s’est enfui. argan. Il n’y a point autre chose ? louison. Non, mon papa. argan. VoilĂ  mon petit doigt pourtant qui gronde quelque chose. Mettant son doigt Ă  son oreille. Attendez. HĂ© ! Ah, ah ! Oui ? Oh, oh ! VoilĂ  mon petit doigt qui me dit quelque chose que vous avez vu, et que vous ne m’avez pas dit. louison. Ah ! mon papa, votre petit doigt est un menteur. argan. Prenez garde. louison. Non, mon papa ; ne le croyez pas il ment, je vous assure. argan. Oh bien, bien, nous verrons cela. Allez-vous-en, et prenez bien garde Ă  tout allez. Seul. Ah ! il n’y a plus d’enfants ! Ah ! que d’affaires ! Je n’ai pas seulement le loisir de songer Ă  ma maladie. En vĂ©ritĂ©, je n’en puis plus. Il se laisse tomber dans une chaise. ScĂšne XII. BÉRALDE, ARGAN bĂ©ralde. HĂ© bien, mon frĂšre ! qu’est-ce ? Comment vous portez-vous ? argan. Ah ! mon frĂšre, fort mal. bĂ©ralde. Comment ! fort mal ? argan. Oui, je suis dans une foiblesse si grande, que cela n’est pas croyable. bĂ©ralde. VoilĂ  qui est fĂącheux. argan. Je n’ai pas seulement la force de pouvoir parler. bĂ©ralde. J’étois venu ici, mon frĂšre, vous proposer un parti pour ma niĂšce AngĂ©lique. argan, parlant avec emportement, et se levant de sa chaise. Mon frĂšre, ne me parlez point de cette coquine-lĂ . C’est une friponne, une impertinente, une effrontĂ©e, que je mettrai dans un couvent avant qu’il soit deux jours. bĂ©ralde. Ah ! voilĂ  qui est bien ! Je suis bien aise que la force vous revienne un peu, et que ma visite vous fasse du bien. Oh çà, nous parlerons d’affaires tantĂŽt. Je vous amĂšne ici un divertissement que j’ai rencontrĂ©, qui dissipera votre chagrin, et vous rendra l’ame mieux disposĂ©e aux choses que nous avons Ă  dire. Ce sont des Égyptiens vĂȘtus en Mores, qui font des danses mĂȘlĂ©es de chansons, oĂč je suis sĂ»r que vous prendrez plaisir ; et cela vaudra bien une ordonnance de monsieur Purgon. Allons[9]. SECOND INTERMÈDE. Le frĂšre du Malade imaginaire lui amĂšne, pour le divertir, plusieurs Égyptiens et Égyptiennes, vĂȘtus en Mores, qui font des danses entremĂȘlĂ©es de chansons. premiĂšre femme more. Profitez du printemps De vos beaux ans, Aimable jeunesse ; Profitez du printemps De vos beaux ans ; Donnez-vous Ă  la tendresse. Les plaisirs les plus charmants, Sans l’amoureuse flamme, Pour contenter une ame, N’ont point d’attraits assez puissants. Profitez du printemps De vos beaux ans, Aimable jeunesse ; Profitez du printemps De vos beaux ans ; Donnez-vous Ă  la tendresse. Ne perdez point ces prĂ©cieux moments. La beautĂ© passe, Le temps l’efface ; L’ñge de glace Vient Ă  sa place, Qui nous ĂŽte le goĂ»t de ces doux passe-temps. Profitez du printemps De vos beaux ans, Aimable jeunesse ; Profitez du printemps De vos beaux ans ; Donnez-vous Ă  la tendresse. PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET. Danse des Égyptiens et des Égyptiennes. seconde femme more. Quand d’aimer on nous presse, À quoi songez-vous ? Nos cƓurs, dans la jeunesse, N’ont vers la tendresse Qu’un penchant trop doux. L’amour a, pour nous prendre, De si doux attraits, Que, de soi, sans attendre, On voudroit se rendre À ses premiers traits ; Mais tout ce qu’on Ă©coute Des vives douleurs Et des pleurs qu’il nous coĂ»te, Fait qu’on en redoute Toutes les douceurs. troisiĂšme femme more. Il est doux, Ă  notre Ăąge, D’aimer tendrement Un amant Qui s’engage ; Mais, s’il est volage, HĂ©las ! quel tourment ! quatriĂšme femme more. L’amant qui se dĂ©gage N’est pas le malheur ; La douleur Et la rage, C’est que le volage Garde notre cƓur. seconde femme more. Quel parti faut-il prendre Pour nos jeunes cƓurs ? quatriĂšme femme more. Devons-nous nous y rendre, MalgrĂ© ses rigueurs ? ensemble. Oui, suivons ses ardeurs, Ses transports, ses caprices, Ses douces langueurs S’il a quelques supplices, Il a cent dĂ©lices Qui charment les cƓurs. DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET. Tous les Mores dansent ensemble, et font sauter des singes qu’ils ont amenĂ©s avec eux. fin du second acte. ↑ Être engendrĂ©, pour avoir un gendre. MoliĂšre s’est dĂ©jĂ  servi du mot engendrĂ© dans l’Étourdi, acte II, scĂšne VI. ↑ Ici l’édition originale place cette indication Thomas Diafoirus est un grand benĂȘt, nouvellement sorti des Ă©coles, qui fait toutes choses de mauvaise grace et Ă  contre-temps. » ↑ Thomas Diafoirus connaĂźt ses auteurs, et il les met Ă  contribution. Ce dĂ©but de son compliment Ă  Argan semble imitĂ© d’un passage du discours de CicĂ©ron, Ad Quirites, post redditum A parentibus, id quod necesse erat, parvus sum procreatus a vobis natus sum consularis. Illi mihi fratrem incognitum, qualis futurus esset, dederunt vos spectatum et incredibili pietate cognitum reddidistis. » Auger. ↑ Les auteurs de l’Histoire du Théùtre françois ont trouvĂ©, dans les registres de MoliĂšre, les titres de diffĂ©rentes farces attribuĂ©es Ă  MoliĂšre. Le grand BenĂȘt de fils, jouĂ© en 1664, leur paraĂźt ĂȘtre le modĂšle d’aprĂšs lequel il a fait son rĂŽle de Thomas Diafoirus. En effet, le baiserai-je ? et quelques autres traits de ce genre, ont bien l’air d’avoir appartenu au grand BenĂȘt de fils. ↑ L’abbĂ© d’Aubignac, dans une dissertation contre Corneille, oĂč l’on retrouve le ton et le style de Thomas Diafoirus, dĂ©bute ainsi Corneille avoit condamnĂ© sa muse dramatique au silence ; mais, Ă  l’exemple de la statue de Memnon, qui rendoit ses oracles sitĂŽt que le soleil la touchoit de ses rayons, il a repris la voix Ă  l’éclat de l’or d’un grand ministre. » Il est probable que MoliĂšre a voulu se moquer dans ce passage du style de l’abbĂ©. AimĂ© Martin. ↑ Cette plaisanterie est Ă©videmment imitĂ©e des Plaideurs de Racine, oĂč Dandin propose Ă  Isabelle de lui faire passer une heure ou deux Ă  voir donner sa question. Bret. ↑ MoliĂšre a successivement reproduit cette situation dans l’Étourdi, l’École des Maris, l’Amour mĂ©decin, le Sicilien, l’Avare. ↑ Perrault ne publia le conte Peau d’Âne qu’en 1694. Il le recueillit de la bouche des nourrices et des petits enfants, comme le constate ce passage de MoliĂšre Ă©crit en 1673, et comme on peut le voir dans le Recueil des piĂšces curieuses et nouvelles, tant en prose qu’en vers. La Haye, 1694, tome II, p. 21, etc. ↑ BĂ©ralde est, comme l’Ariste de l’École des Maris, celui des Femmes savantes et le ClĂ©ante du Tartuffe, un de ces frĂšres ou beaux-frĂšres dont l’éloquente raison vient combattre la manie du principal presonnage, et secourir deux amants dont cette manie menace de dĂ©truire le bonheur. Auger.

Instableen amour, j'suis comme un enfant. Laisse-moi plus de temps. Laisse-moi plus de temps. Laisse-moi plus de temps. Laisse-moi plus de temps. Elle aime le moteur et la carrosserie. DÚs qu'elle s'attache, le négro fout le camp. Elle pense à moi, c'est comme une maladie. Instable en amour, j'suis comme un enfant. Comment Don't forget that insults, racism, etc. are forbidden by Skyrock's 'General Terms of Use' and that you can be identified by your IP address if someone makes a inWe need to verify that you are not a robot generating spam. dr3amz-o, Posted on Wednesday, 14 January 2009 at 1210 PM toi & moi c'est juste une histoire de cul!! mdr RSS

Lesparoles des chansons de Booba. Gp, Rst, Bonne journée, Mona lisa, Je sais, Vue sur la mer, L'olivier, Vvv et tous les albums de Booba.

Le roi BĂ©renger Ier est mourant, tout va Ă  vau-l’eau dans le royaume, mais le souverain ne peut se rĂ©soudre Ă  cette fatalité  Il est entourĂ© de ces deux reines, Marguerite et Marie, de son mĂ©decin, de sa femme de chambre Juliette, et d’un garde. LE ROI. — Comment m’y prendre ? On ne peut pas, ou bien on ne veut pas m’aider. Moi-mĂȘme, je ne puis m’aider. Ô soleil, aide-moi soleil, chasse l’ombre, empĂȘche la nuit. Soleil, soleil Ă©claire toutes les tombes, entre dans tous les coins sombres et les trous et les recoins, pĂ©nĂštre en moi. Ah ! Mes pieds commencent Ă  refroidir, viens me rĂ©chauffer, que tu entres dans mon corps, sous ma peau, dans mes yeux. Rallume leur lumiĂšre dĂ©faillante, que je voie, que je voie, que je voie. Soleil, soleil, me regretteras-tu ? Petit soleil, bon soleil, dĂ©fends-moi. DessĂšche et tue le monde entier s’il faut un petit sacrifice. Que tous meurent pourvu que je vive Ă©ternellement mĂȘme tout seul dans le dĂ©sert sans frontiĂšres. Je m’arrangerai avec la solitude. Je garderai le souvenir des autres, je les regretterai sincĂšrement. Je peux vivre dans l’immensitĂ© transparente du vide. Il vaut mieux regretter que d’ĂȘtre regrettĂ©. D’ailleurs, on ne l’est pas. LumiĂšre des jours, au secours ! LE MÉDECIN, Ă  Marie. — Ce n’est pas de cette lumiĂšre que vous lui parliez. Ce n’est pas ce dĂ©sert dans la durĂ©e que vous lui recommandiez. Il ne vous a pas comprise, il ne peut plus, pauvre cerveau. MARGUERITE. — Vaine intervention. Ce n’est pas la bonne voie. LE ROI. — Que j’existe mĂȘme avec une rage de dents pendant des siĂšcles et des siĂšcles. HĂ©las, ce qui doit finir est dĂ©jĂ  fini. LE MÉDECIN. — Alors, Sire, qu’est-ce que vous attendez ? MARGUERITE. — Il n’y a que sa tirade qui n’en finit plus. Montrant la reine Marie et Juliette. Et ces deux femmes qui pleurent. Elles l’enlisent davantage, ça le colle, ça l’attache, ça le freine. LE ROI. — Non, on ne pleure pas assez autour de moi, on ne me plaint pas assez. On ne s’angoisse pas assez. À Marguerite. Qu’on ne les empĂȘche pas de pleurer, de hurler, d’avoir pitiĂ© du Roi, du jeune Roi, du pauvre petit Roi, du vieux Roi. Moi, j’ai pitiĂ© quand je pense qu’elles me regretteront, qu’elles ne me verront plus, qu’elles seront abandonnĂ©es, qu’elles seront seules. C’est encore moi qui pense aux autres, Ă  tous. Entrez en moi, vous autres, soyez moi, entrez dans ma peau. Je meurs, vous entendez, je veux dire que je meurs, je n’arrive pas Ă  le dire, je ne fais que de la littĂ©rature. MARGUERITE. — Et encore ! LE MÉDECIN. — Ses paroles ne mĂ©ritent pas d’ĂȘtre consignĂ©es. Rien de nouveau. LE ROI. — Ils sont tous des Ă©trangers. Je croyais qu’ils Ă©taient ma famille. J’ai peur, je m’enfonce, je m’engloutis, je ne sais plus rien, je n’ai pas Ă©tĂ©. Je meurs. MARGUERITE. — C’est cela la littĂ©rature. LE MÉDECIN. — On en fait jusqu’au dernier moment. Tant qu’on est vivant, tout est prĂ©texte Ă  littĂ©rature. MARIE. — Si cela pouvait le soulager. LE GARDE, annonçant. — La littĂ©rature soulage un peu le Roi ! LE ROI. — Non, non. Je sais, rien ne me soulage. Elle me remplit, elle me vide. Ah, la, la, la, la, la, la, la. Lamentations. Puis, sans dĂ©clamation, comme s’il gĂ©missait doucement. Vous tous, innombrables, qui ĂȘtes morts avant moi, aidez-moi. Dites-moi comment vous avez fait pour mourir, pour accepter. Apprenez-le-moi. Que votre exemple me console, que je m’appuie sur vous comme sur des bĂ©quilles, comme sur des bras fraternels. Aidez-moi Ă  franchir la porte que vous avez franchie. Revenez de ce cĂŽtĂ©-ci un instant pour me secourir. Aidez-moi, vous, qui avez eu peur et n’avez pas voulu. Comment cela s’est-il passĂ© ? Qui vous a soutenus ? Qui vous a entraĂźnĂ©s, qui vous a poussĂ©s ? Avez-vous eu peur jusqu’à la fin ? Et vous, qui Ă©tiez forts et courageux, qui avez consenti Ă  mourir avec indiffĂ©rence et sĂ©rĂ©nitĂ©, apprenez-moi l’indiffĂ©rence, apprenez-moi la sĂ©rĂ©nitĂ©, apprenez-moi la rĂ©signation. Courte scĂšne comique avec six personnages Le Roi, Le MĂ©decin, Le Soldat, Marguerite, Marie, Juliette tirĂ©e de la piĂšce d’EugĂšne Ionesco Le Roi se meurt. N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler une scĂšne sans connaĂźtre l’oeuvre intĂ©grale. Vous pouvez acheter le livre en ligne et le rĂ©cupĂ©rer dans la librairie la plus proche via ce lien Place des Libraires Le Roi se meurt — EugĂšne Ionesco → Voir aussi notre liste de textes et de scĂšnes issus du théùtre, du cinĂ©ma et de la littĂ©rature pour une audition, pour le travail ou pour le plaisir

Booba de son vrai nom Élie Yaffa, est un rappeur français nĂ© d'un pĂšre sĂ©nĂ©galais et d'une mĂšre française, le 9 dĂ©cembre 1976 Ă  Boulogne-Billancourt dans le dĂ©partement des Hauts-de-Seine. Il utilise Ă©galement les pseudonymes B2O ou B2OBA.

A partir du moment oĂč nos enfants intĂšgrent l'Ă©cole, il est Ă©tonnant de constater Ă  quel point ils se mettent Ă  ressentir la pression que nous leur mettons inconsciemment ou non..., persuadĂ©s que nous sommes qu'il en va de leur avenir et de leur rĂ©ussite. A partir du moment oĂč nos enfants intĂšgrent l'Ă©cole, il est Ă©tonnant de constater Ă  quel point ils se mettent Ă  ressentir la pression que nous leur mettons inconsciemment ou non..., persuadĂ©s que nous sommes qu'il en va de leur avenir et de leur rĂ©ussite... Pourtant, jusque-lĂ , nous n'avons jamais doutĂ© un seul instant qu'ils allaient apprendre de façon naturelle. Et quand ils ont commencĂ© Ă  vouloir marcher, nous ne leur avons pas laissĂ© entendre un seul instant qu'ils n'y arriveraient jamais... A partir du moment oĂč ma fille a intĂ©grĂ© l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire, j'avoue bien volontiers m'ĂȘtre parfois laissĂ©e influencer par ce courant de pensĂ©e qui consiste Ă  refuser le droit Ă  l'erreur Ă  son enfant ou du moins Ă  ne pas toujours accepter son propre rythme d'apprentissage. Il semble rĂ©gner aujourd'hui une telle pression sur l'Ă©cole, que tout parent d'enfant intĂ©grant le CP projette sur lui toutes les angoisses liĂ©es Ă  la peur de l'Ă©chec... Il m'aura fallu dĂ©couvrir les confĂ©rences et ouvrages d'un cĂ©lĂšbre professeur d'universitĂ©, pour que se dĂ©clenche en moi un vĂ©ritable processus de transformation. Il s'agit de Sir Ken Robinson, qui dans son livre L'ElĂ©ment, nous amĂšne Ă  retrouver la part de crĂ©ativitĂ© qui existe en chacun de nous et que notre Ă©ducation s'est bien chargĂ©e d'occulter. Ses thĂ©ories, en interrogeant le sens Ă  donner Ă  notre systĂšme Ă©ducatif, ont influencĂ© positivement ma vision des choses. Elles m'ont obligĂ©e Ă  remettre d'abord en question mon propre parcours. Au niveau personnel, j'ai commencĂ© par essayer de me remĂ©morer quelle petite fille j'avais pu ĂȘtre et quelles avaient Ă©tĂ© mes activitĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©es. Au dĂ©but, les souvenirs tardaient Ă  revenir, mais peu Ă  peu, je me suis souvenue du plaisir que j'Ă©prouvais Ă  pratiquer la danse, la peinture, le dessin, la lecture, l'Ă©criture... bref, tout ce qui faisait qu'Ă  l'instant de pratiquer, j'Ă©tais en mesure de tout oublier, absorbĂ©e que j'Ă©tais par mes passions. Puis je me suis interrogĂ©e sur le cheminement qui m'avait conduit Ă  occulter la plupart de ces activitĂ©s-plaisirs. Et lĂ , j'avoue que l'Ă©cole en a pris pour son grade je dĂ©couvris avec horreur que toute ma scolaritĂ© avait consistĂ© Ă  nier ce que j'Ă©tais au plus profond de moi. Toutes les choses que j'aimais et pour lesquelles le temps semblait s'arrĂȘter avaient Ă©tĂ© Ă©touffĂ©es par les injonctions premiĂšres de la sociĂ©tĂ© faire des Ă©tudes,avoir un "bon" mĂ©tier,si possible rentrer dans la Fonction Publique afin d'avoir un emploi "sĂ»r"avoir une "bonne" retraite afin de pouvoir enfin profiter de la vie. Edifiant n'est-ce-pas? Ce n'est pas tant Ă  l'Ă©cole primaire qu'Ă  partir du collĂšge que les choses se sont vraiment gĂątĂ©es et que la pression a vraiment dĂ©marrĂ© je suis passĂ©e d'un enseignement basĂ© sur l'affectif, l'Ă©coute, la bienveillance du moins c'est ce dont je me souviens... Ă  une structure Ă©ducative dans laquelle subitement, je ne me sentais plus protĂ©gĂ©e, aimĂ©e et considĂ©rĂ©e pour ce que j'Ă©tais mais uniquement pour les notes que j'obtenais. Ne parlons pas de la vie collective au sein des Ă©tablissements dĂ©jĂ  Ă  l'Ă©poque, il valait mieux faire preuve d'un fort caractĂšre pour ne pas devenir une victime potentielle... Bref, je passais mon temps Ă  essayer de rĂ©pondre Ă  ce qu'on me demandait et j'oubliai complĂštement ce pourquoi j'aurais eu envie de me lever tous les matins... Et toute ma scolaritĂ© s'est poursuivie ainsi sans m'avoir vraiment rĂ©vĂ©lĂ© qui j'Ă©tais. MalgrĂ© la pression, je m'en suis nĂ©anmoins assez bien sortie parce que j'avais quelques facilitĂ©s. Mais combien de mes camarades se sont-ils sentis dĂ©valorisĂ©s, incompĂ©tents et dĂ©motivĂ©s, simplement parce qu'ils ne rĂ©ussissaient pas dans les matiĂšres dites "fondamentales" ? En repensant Ă  mon cheminement, je me suis aperçue que la premiĂšre des peurs Ă  laquelle nous sommes tous confrontĂ©s est celle "d'ĂȘtre diffĂ©rent". Dans notre sociĂ©tĂ© il n'y a guĂšre de place pour l'originalitĂ©, l'anti-conformisme, l'esprit crĂ©atif. Personne ne nous propose jamais de devenir nous-mĂȘmes ce que l'on nous demande c'est de nous "intĂ©grer dans la sociĂ©tĂ©". Et la pression dĂ©marre Ă  partir du moment oĂč nous ne nous sentons pas reconnus pour ce que nous sommes. Mais de quelle sociĂ©tĂ© parlons-nous? Avec du recul, tout notre parcours tend uniquement Ă  faire fonctionner un systĂšme basĂ© sur la valeur de l'argent. On nous demande de consommer toujours plus, afin de faire fonctionner des entreprises qui veulent vendre toujours plus pour entretenir un sytĂšme qui au final ne profite vraiment qu'Ă  quelques uns. Regardons oĂč en est l'Ă©tat du travail aujourd'hui Sommes-nous reconnus pour notre valeur? Tout le monde rĂ©ussit-il Ă  trouver sa place parmi les humains? Ne faisons-nous pas tous fausse route dans la pression que nous nous mettons pour remporter une course effrĂ©nĂ©e vers l'accumulation? Posons-nous alors la question que veut-on pour nos enfants? L'enfance n'est-elle pas ce moment de grĂące privilĂ©giĂ© dans lequel il nous faut ĂȘtre enveloppĂ© d'amour et de bienveillance? Un enfant n'a-t-il pas besoin de se sentir rassurĂ©, compris, entendu, aimĂ© de façon inconditionnelle pour bien grandir? N'est-ce pas l'Ăąge de tous les possibles, celui oĂč l'imagination n'a pas de frontiĂšre? Bien sĂ»r qu'un enfant a besoin qu'on lui pose des limites et des interdits. Mais toujours dans le respect de ce qu'il est on doit l'accompagner pour se construire et non pas pour entretenir une sociĂ©tĂ© qui nie la valeur intrinsĂšque de sa personne. A partir du moment oĂč je me suis mise Ă  rĂ©aliser tout ce que je viens de vous dire, j'ai commencĂ© alors Ă  changer radicalement les rapports avec ma propre fille. Aujourd'hui j'ai arrĂȘtĂ© de lui mettre la moindre pression sur l'Ă©cole tout en l'accompagnant lorsqu'elle en a besoin. Je savoure les Ă©changes que nous avons sur tous les sujets de la vie. Je l'encourage Ă  croire en ses rĂȘves afin qu'elle s'Ă©panouisse avant tout en tant que personne. Peu importe ce qu'elle rĂ©alisera dans la vie, pourvu qu'elle aime profondĂ©ment ce qu'elle fait. C'est ainsi qu'elle sera capable d'ĂȘtre en joie et de faire rayonner le bonheur pour qu'il essaime dans le monde de demain. Également sur Le HuffPost
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Peuimporte qu'ils me haĂŻssent, pourvu qu'elles m'aiment [Pont] Mes Lady font Mes soldats font Mes Lady font [Refrain] LĂąche-moi ton phone-tel, j'n'ai pas le temps de parler
Alors qu'aux États-Unis plusieurs artistes ont dĂ©jĂ  vendu leur musique grĂące Ă  ce systĂšme de certification, Booba s'y met aussi. David Wolff - Patrick via Getty Images Booba, ici au mois de juin 2019. David Wolff - Patrick via Getty Images MUSIQUE - Booba ajoute une pierre Ă  l’édifice des NFT. Ce dimanche 26 septembre, le rappeur français a partagĂ© un message sur les rĂ©seaux sociaux pour annoncer la sortie prochaine d’un nouveau morceau “disponible exclusivement” en non-fongible tokens ou jetons non-fongibles, en français. Le titre s’intitule TN et promet son lot de “SAL”, comme l’écrit l’artiste sur son compte Instagram. “Clashs, polĂ©miques, blagounettes. Ok, mais on n’oublie pas l’essentiel, ce qu’on sait faire de mieux”, prĂ©cise-t-il, sans toutefois donner de date de sortie. Alors qu’aux États-Unis plusieurs musiciens, comme The Weeknd, Lil Pump ou Snoop Dogg ont dĂ©jĂ  vendu certaines de leurs musiques en NFT, cela reste plus rare en France. Les NFT sont un secteur en pleine expansion, ils permettent d’authentifier la valeur d’un bien numĂ©rique, comme, ici, une musique. “Chaque jeton peut avoir son numĂ©ro de sĂ©rie, sa propre identitĂ©â€, explique FrĂ©dĂ©ric Montagnon, le prĂ©sident exĂ©cutif d’Arianee, dans la confĂ©rence ci-dessous donnĂ©e pour Le HuffPost. Son organisation permet Ă  des marques de crĂ©er des jetons qui vont reprĂ©senter un objet virtuel, qu’il s’agisse d’une image, photo, animation, vidĂ©o, morceau de musique ou d’un article de presse, certifiant ainsi leur authenticitĂ©. Un jeton permet d’ĂȘtre le propriĂ©taire officiel d’un contenu et d’en apporter la preuve. Ce certificat est thĂ©oriquement inviolable et ne peut pas ĂȘtre dupliquĂ©. Il est conçu grĂące Ă  la technologie dite de la “blockchain”, qui sert de base aux cryptomonnaies, comme le bitcoin. La popularisation des NFT ces derniers mois a transformĂ© le marchĂ© de la collection numĂ©rique, au point d’attirer des milliards de dollars d’investissement, comme a pu en tĂ©moigner la vente, au mois de mars dernier, d’une Ɠuvre numĂ©rique de l’artiste amĂ©ricain Beeple. IntitulĂ©e Everydays The First 5000 Days, elle a Ă©tĂ© vendue 69,3 millions de dollars chez Christie’s. À voir Ă©galement sur Le HuffPost Dans “Ratpi World”, Booba est loin d’ĂȘtre le premier Ă  remixer “Barbie Girl”
Maisqu’est-ce-qu’elle est bonne elle.. J’ai ma suite au Hilton Chez Paris Pourvu qu’elles viennent. Peu importe qu’ils me haïssent, Pourvu qu’elles m’aiment! Prends mon phone et mon
jeux & divertissements 3 min tous publicsHabituĂ©e de la scĂšne, Juliette Moraine joue depuis prĂšs de 4 annĂ©es l’un des rĂŽles principaux dans la comĂ©die musicale RomĂ©o et Juliette » en tournĂ©e en Asie et en Russie. Cette autrice-compositrice-interprĂšte originaire de Bourgogne se livre Ă  cƓur ouvert dans sa balade au piano Pourvu qu’on m’aime », une chanson pleine de sincĂ©ritĂ© sur son besoin d’ĂȘtre aimĂ©e et ses complexes qu’elle a mis du temps Ă  contacter aide et contact contactez-nous par tĂ©lĂ©phone, courrier, email ou facebook. du lundi au vendredi de 09h00 Ă  18h00. TĂ©lĂ©charger l'application France tv
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